Le respect de l’ouvrier la maltraitance dans la grande distribution ou lerespectdelouvrier.fr Deuxième partie OUVERTURE DES MAGASINS LES JOURS FERIES Le 12 Août 2009, la loi Maillé publiée au journal officiel, offrait la possibilité aux commerce  de prêt à porter d’ouvrir leurs portes les dimanches en toute légalité et sans avoir recours à  une autorisation préfectorale.  La loi envisageait également que tous les magasins d’alimentation pourraient ouvrir,  également les dimanches,  jusqu’à 13 heures au lieu de midi auparavant et toujours sans avoir  recours à une autorisation.  La loi Maillé sur le travail dominical prévoit que les salariés travaillant les dimanches dans les  localités concernées par cette disposition devront être des volontaires. Un accord par écrit   sera remis à l’employeur. Ces salariés peuvent changer d’avis lors du renouvellement de leur  contrat, avec un préavis de trois mois.  Quel salarié est informé de ces « contraintes » destinées à encadrer le travail dominical ?  Quand bien même le serait-il, aurait-il la force d’exiger les aménagements pourtant prévus par  le texte ? Quel salarié oserait s’attaquer à ce monument qu’est la Grande Distribution alors  qu’il n’en méconnaît aucunement les moyens de rétorsion ?   Cette loi sur le travail du dimanche concernait, lors de son entrée en vigueur, environ 500  communes. Il ne fait aucun doute qu’un coin a été enfoncé dans le Code du Travail. D’autres  atteintes devraient suivre. Le travail dominical devrait se généraliser dans le commerce.  Bientôt, ce jour de repos hebdomadaire aura disparu. L’indispensable rupture avec le monde  professionnel aura vécu.    ______________ V. est une petite ville charmante de l’est de la France. Elle prospère à la périphérie d’une  région où l’économie est soutenue par une véritable cité forteresse dédiée à la construction  automobile française.  Comprenant à peine plus de dix mille habitants, V. possède pourtant une zone d’activité ou  fleurissent bon nombre de magasins, hypers et supermarchés, « hard discount » en tous  genres. Des panneaux publicitaires constellés d’affiches lépreuses distillent une information  subliminale sur les derniers produits à la mode ou en promotion. Il y a aussi des commerces  vendant des articles d’occasion, des fins de séries et des denrées perpétuellement en solde.   Mis à part la plus grande des deux enseignes ouvrant quelques dimanches et fériés dans  l’année, les jours de repos hebdomadaires voyaient jusqu’alors l’activité commerciale réduite  au petit commerce de proximité du centre ville. Cette boutique réalisait l’essentiel de son  chiffre d’affaire à ce moment là.  Récemment, la Mairie de cette commune a cru bon autoriser l’implantation d’un hard  discount sur le terrain d’une ancienne friche industrielle toute proche du centre ville. Cette  nouvelle enseigne ouvrait aussitôt chaque dimanche matin. Elle était rapidement suivie par le  second des deux gros supermarchés, puis bientôt par un deuxième hard discount établi dans la  « ZAC ». Les parkings de ces monstruosités sont pleins chaque dimanche matin.  Maintenant, l'un des derniers tabous est en train de tomber.  Dans cette région industrielle où, tels les baraquements de la ruée vers l'or dans le Klondyke,  poussent les zones d'activité commerciale, certains magasins de plein air ouvrent leurs portes  le 1er mai.  Or, le Code du Travail est clair à ce sujet : Article L3133-4 Le 1er mai est jour férié et chômé. Article L3133-5 Le chômage du 1er mai ne peut être une cause de réduction de salaire. Les salariés rémunérés à l'heure, à la journée ou au rendement ont droit à une indemnité égale au salaire perdu du fait de ce chômage. Cette indemnité est à la charge de l'employeur. Article L3133-6 Dans les établissements et services qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail, les salariés occupés le 1er mai ont droit, en plus du salaire correspondant au travail accompli, à une indemnité égale au montant de ce salaire. Cette indemnité est à la charge de l'employeur. (Source Legifrance.fr) Le 1er mai est le seul jour obligatoirement chômé et payé intégralement sans condition de présence la veille ou le lendemain. Lorsqu’un salarié travaille le 1er mai, son salaire doit être doublé. Le chômage des autres jours fériés dépend des usages et des conventions. (Source Service-Public.fr) Le commerce de Grande Distribution ne désire rien d’autre que conquérir et s'étendre pour  s’enrichir. Il investit non seulement l'espace mais aussi le temps. Son hégémonie ne connaît  plus de limites.   Si le commerce est en pointe dans l'attaque des acquis sociaux, il n'est pas la seule branche de  l'activité économique à se comporter ainsi. Dans cette région tout entière tournée vers  l'industrie automobile, les ouvriers se sont vus proposer de travailler le 14 juillet 2010, en  matinée, pour rattraper les journées de moindre activité. Sur la base du volontariat et  moyennant un salaire représentant 170 % d'une journée ordinaire. On peut immédiatement  constater qu'un nouveau coin a été enfoncé, une nouvelle brèche ouverte, dans l'édifice social.  Lorsque le pli sera pris, lorsque l’habitude aura force de loi, « exit » les 170%… Les gens  iront travailler les jours fériés. Si l’on y prend garde, le jour chômé deviendra jour ouvré.  L’exception deviendra règle. La résistance à ce phénomène est pourtant simple. Commençons  par ne plus aller faire nos courses les dimanches et jours fériés.